Délai de rétractation ou délai de réflexion ?

Lorsque vous décidez d’acheter un bien immobilier, vous bénéficiez d’une protection particulière au cours des différentes étapes de votre transaction. En effet, vous disposez notamment d’un droit de rétraction ou d’un droit de réflexion selon les modalités de votre avant-contrat de vente. Quelles sont les différences entre ces deux notions et comment les utiliser lorsque vous ne souhaitez plus finaliser l’achat d’un bien immobilier ? Bonnie Immo vous explique en détails vos droits lors de l’acquisition d’une maison ou d’un appartement.

Délai de rétractation : une sécurité après la signature de l’avant-contrat

La recherche de votre nouveau logement implique généralement de nombreuses visites avant de trouver le bien idéal et adapté à vos besoins. Avec un peu de patience, vous avez toutefois réussi à trouver la maison ou l’appartement que vous rêviez d’acheter et vous avez pu signer un compromis ou une promesse de vente avec les propriétaires. Le délai de rétractation intervient alors au lendemain de la première présentation de l’avant-contrat. Que ce dernier vous ait été notifié par courrier recommandé, par acte d’huissier, ou en main propre par le notaire ou l’agent immobilier, vous disposez d’un délai de 10 jours pour changer d’avis et vous désengager de l’achat du logement. Ce droit de rétraction vous permet ainsi d’annuler la transaction à venir sans aucune pénalité financière ou dédommagement à verser au vendeur du bien immobilier concerné.

Quelles démarches pour renoncer à votre achat ?

Dans le cas où vous souhaitez finalement renoncer à l’achat, il convient de notifier votre décision par lettre recommandée avec accusé de réception avant l’échéance des 10 jours du délai de rétractation. La date d’expédition et le cachet de la poste faisant foi. Si vous aviez versé un acompte ou un dépôt de garantie au moment de la signature du compromis de vente, ce dernier vous serait alors restitué sous un délai de 21 jours.

Délai de réflexion : une protection en l’absence de compromis de vente

La signature d’un avant-contrat n’est pas obligatoire lorsque vous achetez un logement. Sans promesse de vente, ni compromis, l’acquéreur et le vendeur se contentent de l’acte de vente authentique signé dans une office notariale. Si le droit de rétractation ne peut ainsi pas s’appliquer, l’acheteur bénéficie néanmoins d’un droit de réflexion. Au lendemain de la remise d’une lettre recommandée vous notifiant du projet d’acte ou de la remise en main propre de votre acte de vente par le notaire, vous disposez là aussi d’un délai de 10 jours pour revenir sur votre décision et annuler votre achat. La transaction immobilière entre le vendeur et l’acquéreur ne pourra donc s’effectuer qu’au terme de ce délai de réflexion.

Quelles démarches pour annuler votre achat ? 

La renonciation de votre achat doit obligatoirement être formulée dans un courrier recommandé avec accusé de réception. La date d’expédition du cachet de la poste pourra ainsi justifier d’un envoi dans le délai de réflexion de 10 jours auquel vous aviez droit. Libéré de toute obligation d’achat sur le logement concerné, vous pourrez alors chercher un bien plus adapté à vos attentes ou simplement repousser votre projet immobilier afin de parer à d’éventuels imprévus.

Quel cadre législatif régit les droits de rétractation et de réflexion ?

Depuis la loi Engagement National pour le Logement (ENL) de juillet 2006, les acquéreurs de biens immobiliers bénéficient d’une protection pour se désengager d’un projet d’achat sans subir de pénalités. L’article L 271-1 du Code de la Construction et de l’Habitation précise ainsi : “Pour tout acte ayant pour objet la construction ou l’acquisition d’un immeuble à usage d’habitation, la souscription de parts donnant vocation à l’attribution en jouissance ou en propriété d’immeubles d’habitation ou la vente d’immeubles à construire ou de location-accession à la propriété immobilière, l’acquéreur non professionnel peut se rétracter dans un délai de dix jours à compter du lendemain de la première présentation de la lettre lui notifiant l’acte.”

Outre le critère non-professionnel que doit revêtir le projet d’achat de l’acquéreur, il est également important de préciser que ces délais de renonciation s’appliquent aux logements neufs comme aux logements anciens. En revanche, les terrains à bâtir sont exclus de cette protection légale, à l’exception de ceux constituant un lotissement soumis au permis d’aménager.

Si la loi française ne distingue qu’un délai général de 10 jours à la notification de l’acte, le langage juridique fait donc la distinction entre le délai de rétraction qui intervient après la signature du compromis ou de la promesse de vente, et le délai de réflexion qui est purgé à la suite de la signature de l’acte de vente authentique lorsque aucun avant-contrat n’avait été établi.

Quels sont les autres alternatives pour vous protéger en tant qu’acheteur ?

Si le délai de rétractation ou de réflexion s’est entièrement écoulé, vous ne pourrez plus renoncer à l’achat du bien immobilier concerné sans risque de lourdes pénalités. Dès lors, seule la mention de clauses suspensives dans le compromis ou l’acte de vente peuvent vous permettre d’annuler sans frais la transaction immobilière. Vous récupérez ainsi votre premier acompte en vous libérant de toute obligation d’achat. Les clauses suspensives peuvent par ailleurs prendre diverses formes afin de vous permettre l’annulation simple de la vente : 

  • Si vous ne parvenez pas à obtenir un prêt de la banque, vous privant ainsi du seul financement à votre disposition.
  • Si la vente de votre ancien logement ne s’effectue finalement pas et vous prive d’un apport important.
  • Si les diagnostics immobiliers ne vous sont pas remis de façon complète ou dans les délais impartis par le propriétaire du bien.
  • Si le terrain à vendre ne donne finalement pas lieu à une autorisation de la mairie pour un projet de construire.
  • Etc.

Quelle que soit votre situation, la rédaction de l’avant-contrat ou des accords entre acquéreur et vendeur ne doit donc pas être négligée. En effet, la mise en place de conditions suspensives adaptées peuvent vous permettre de vous désengager d’un projet immobilier simplement, en évitant ainsi des litiges et des frais superflus. À titre indicatif, la condition suspensive d’obtention du crédit immobilier doit figurer obligatoirement dans le compromis de vente. Les autres clauses suspensives que vous pourriez souhaiter ajouter au contrat de vente n’apparaissent cependant que dans l’accord des parties.

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